Bergson
Comment analyser la relation entre ces dimensions qui nous constituent paradoxalement ?
Sont-elles opposées, parallèles, complémentaires, subordonnées ?
Entre matérialisme et idéalisme, rappellera Bergson, la philosophie a déjà presque tout dit, à ce sujet, - mais elle n'a rien résolu. L'observation la plus commune suffit à nous mettre en face de l'étrangeté de notre condition particulière. Que nous apprend-elle ? 1° Comment nous emmène-t-elle de l'extériorité des corps à l'intériorité du « moi », de la conscience personnelle ?
2° Comment cette intériorité irradie-t-elle à travers le corps (mon corps) bien au-delà de lui ?
3° Comment se manifeste ainsi, mieux que par une définition abstraite, un sens de la relation entre âme et corps ? Du corps physique à l'énergie spirituelle, Bergson nous propose de dépasser les oppositions convenues (mécanisme et métaphysique), pour penser l'âme et le corps dans une continuité de vitalité créatrice.
Que suis-je tel que je m'apparais ? Point de départ : une donnée évidente, ma présence matérielle au monde. Mais une évidence qui se révèle bientôt équivoque : cette présence se re-présente à soi = elle impose l'idée d'une intériorité qui ne peut pas être matérielle.
1) Je suis un corps. Mais qu'est-ce qu'un corps ? Corps = somme de parties, disposées les unes par rapport aux autres dans une extériorité bien ordonnée (partes extra partes). Comme toute autre réalité ce de genre, nos corps pourraient être démontées, désarticulés et étalés : on verrait alors de quoi nous sommes faits. De quoi, mais pas encore comment : de cette première approche – disons : mécaniste, qui voit dans tout corps un agencement de pièces – on ne peut pas se contenter pour comprendre ce qui fait un corps vivant. → ce corps physique subit les forces mécanique externes, exactement comme les corps inertes => tombe,