Benkirane et son équipe tablent sur une croissance annuelle de 5,5% du PIB sur les quatre prochaines années. Ce niveau est nettement en dessous des promesses électorales du PJD, à savoir 7%. C’est moins aussi que les promesses du gouvernement sortant. En son temps, Abbas El Fassi avait annoncé une croissance annuelle de 6% en début de mandat. Finalement, il en réalisa 4,7% en moyenne par an. Pour Benkirane, l’objectif sera de faire mieux et rapidement. La Banque centrale prévoit pour cette année une croissance entre 4 et 5%. Le Centre marocain de conjoncture (CMC) est moins optimiste. Il a abaissé d’un point de pourcentage ses prévisions à 3,2%. L’Exécutif, lui, parie fortement sur la demande intérieure. Ce sera l’un des principaux moteurs de la croissance. Ces dernières années, l’économie nationale a été essentiellement soutenue par la consommation locale. Cela a été un atout eu égard à la conjoncture extérieure. Cependant, une stratégie de croissance fondée sur la demande intérieure risque de ne pas aboutir aux taux de croissance souhaités à moyen et long terme. Le programme gouvernemental vise également le renforcement de la demande extérieure. Il s’agira notamment «d’améliorer la compétitivité des entreprises et leur capacité à prospecter les marchés», a laissé entendre Benkirane. Reste à savoir comment cet axe sera décliné sur le terrain. Les patrons espèrent notamment une baisse de la pression fiscale. La tâche ne sera pas aisée puisque dans le même temps l’Etat a besoin de recettes supplémentaires pour réduire le déficit budgétaire. Un déficit que le gouvernement compte ramener à 3% du PIB. A fin novembre, ce seuil dépassait 5% du PIB. C’est dire que les premières années seront difficiles à négocier pour revenir à des niveaux de déficit acceptable. Avec les promesses du dialogue social, il faut s’attendre à une nouvelle flambée de la masse salariale. De plus, la volatilité des prix des matières premières à l’international réduisent les marges de manœuvre.