Benito Amilcare Andrea Mussolini
La prise du pouvoir et la mise en place de la dictature de Mussolini
De 1919 à 1922, l'Italie est secouée par une grave crise sociale, économique voire politique. Mussolini l'exploite en brisant les grèves et les syndicats par la violence : il se fait ainsi connaître et bien voir par les milieux d'affaires et le patronat (Confindustria et Confagricoltura). Il utilise pour cela des squadre (escouades), sortes de milices, issues en grande partie des rangs des arditi (venant des troupes d'élite démobilisées en 1918) nationalistes, dont l'uniforme est la chemise noire — qui deviendra un des symboles du fascisme. Le roi d'Italie Victor-Emmanuel III lui confie le gouvernement à la suite d'un ultimatum demandant le pouvoir, appuyé par la mobilisation des Fasci. La "Marche sur Rome" du 30 octobre 1922 n'aura donc pas été, formellement, un coup d'État mais bien un défilé de victoire pour Mussolini et le Parti national Fasciste. Mussolini prend donc le pouvoir le 29 octobre 1922. Jouant habilement de mansuétude et de menaces, Mussolini installe progressivement l'appareil fasciste dans le pays et ce malgré l'assassinat du député socialiste Giacomo Matteotti, qui l'accusait, preuves à l'appui, de violences et de malversations, ce qui eut un profond retentissement. En effet, d'abord dictateur « légal », allié dans un premier temps aux forces politiques traditionnelles (des libéraux de Giolitti et de Nitti aux nationalistes en passant par les « populaires » catholiques de Don Sturzo), Mussolini élimine toute opposition en étant à l'origine et en laissant se développer une violence généralisée qu'il se fait fort ensuite de contenir : ses adversaires sont dûment battus à coups de gourdins (quand on