Beaudelaire et rimbaud
En 1821 le poète Charles Baudelaire naît pendant l’essor du romantisme. C’est en 1857 que paraît l’une de ses célèbres œuvres Les fleurs du mal. Baudelaire vit durant une époque de révolutions, de progrès et d’essor économique. Quelques années après cette parution, en 1873, Arthur Rimbaud se fait remarquer pour son ouvrage Une saison en enfer. Ces deux poètes détestent la mentalité bourgeoise qui triomphe. Ils ne s’identifient pas aux valeurs des bourgeois. En même temps, ils se dissocient des romantiques qui se réfugient dans l’extase pour moins souffrir. Ils ne perçoivent pas la nature de la même manière que les romantiques. Selon eux, elle n’est pas parfaite à leurs yeux et donc, ne nous permet pas de s’échapper tout à fait au spleen qui est causé en partie par le fardeau du temps. Les poètes se sentent malheureux dans le monde, c’est ce qui les amène à s’interroger sur la question du temps qui est pour eux une problématique. C’est précisément ce qu’on démontrera dans ce travail, en se référant aux poèmes «l’ennemi» et «l’horloge», de Baudelaire, ainsi qu’à la «Chanson de la plus haute tour» écrite par Rimbaud. On tentera de découvrir la raison pour laquelle le temps est, d’une part, source d’angoisse et d’ennui, et, d’autre part, source de joie.
D’abord, ce que l’on comprend en lisant Baudelaire, c’est que le temps s’écoule au fil des saisons. L’homme lui s’affaiblie et se fait vieux d’automne en automne. Triste réalité pour lui. C’est pourquoi on retrouve si fréquemment les thèmes d’ennui et d’angoisse dans ses œuvres. Charles Baudelaire dans son poème «l’Ennemi» décrit le temps comme étant une sorte de supplice qui vampirise l’homme impuissant. Le temps pour lui est en quelque sorte un dominateur qui élimine toute forme d’espoir et, par le fait même, prive les poètes d’inspiration : «Ô douleur! Ô douleur! Le temps mange la vie, Et l’obscur Ennemi nous ronge le cœur. Du sang que nous perdons croît et se fortifie.» Un vampire