baudelaire
Un an plus tard, sa mère se remarie avec le chef de bataillon Jacques Aupick. Le futur poète ne sera plus jamais en contact avec sa mère. Peu fait pour comprendre la vive sensibilité de l'enfant, l'officier Aupick - devenu plus tard ambassadeur - incarne à ses yeux les entraves à tout ce qu'il aime : sa mère, la poésie, le rêve et, plus généralement, la vie sans contingences. « S'il va haïr le général Aupick, c'est sans doute que celui-ci s'opposera à sa vocation. C'est surtout parce que son beau-père lui prenait une partie de l'affection de sa mère. [...] Une seule personne a réellement compté dans la vie de Charles Baudelaire : sa mère6 ».
En 1831, le lieutenant-colonel Aupick ayant reçu une affectation à Lyon, le jeune Baudelaire est inscrit à la pension Delorme et suit les cours de sixième au Collège royal de Lyon. En cinquième, il devient interne. En janvier 1836, la famille revient à Paris, où Aupick sera promu colonel en avril. Alors âgé de quatorze ans, Charles est inscrit comme pensionnaire au Collège Louis-le-Grand, mais il doit redoubler sa troisième. En seconde, il obtient le deuxième prix de vers latins au concours général.
Renvoyé du lycée Louis-le-Grand en avril 1839 pour une vétille7, Baudelaire mène une vie en opposition aux valeurs bourgeoises incarnées par sa mère et son beau-père. Il passe son Baccalauréat au lycée Saint-Louis en fin d'année et