Baudelaire, l'étranger
Poème paru en 1862 parmi quatorze petits poèmes en prose précédés de la dédicace à Arsène Houssaye, puis dans l'édition posthume de 1869, placé en tête du recueil comme ouverture.
I/ ASPECT ET STRUCTURE
Texte se présentant sous la forme d'un interrogatoire tendant à percer le mystère d'une identité, consciente de sa différence.
Disposition typographique particulière du texte : des tirets, des interrogations systématiques qui accrochent l'œil
Contraste entre questions et réponses parfois brutales, raccourcies jusqu'au monosyllabe avant de s'étirer à nouveau, à la fin réponses toujours en contradiction avec les questions, les niant fortement tutoiement du questionneur et vouvoiement de l'étranger :
=> interprétation : refus de la familiarité, désir de maintenir une distance, entre le moi et les autres
Communication : effet de mise en relief du verbe dis ? dès le début (à la fois expression familière, mais aussi fausse interrogation qui confère au langage sa force essentielle : renseigner, éclairer
Echec de la compréhension ?
Phrases de plus en plus lapidaires : suggérer une certaine irritation du questionneur, qui apparaît encore plus nettement dans la dernière question avec les deux exclamations : Eh ! donc
L'identité de l'étranger
Sens de l'article défini dans le titre ?
Un effet puissant de chiasme entre le début et la fin :
- dès le début un homme énigmatique : difficile donc à analyser, à comprendre
- à la fin un extraordinaire étranger : redondance qui marque la distance (sens de étranger, sens de extraordinaire) : irritation ? admiration ? un écart entre le questionneur fictif qui ne semble pas percer le mystère et nous lecteur qui devons le percer :
=> n'est-ce pas une invitation à percer le mystère des autres textes du recueil ?
TRANSITION
Un texte qui cherche à dévoiler l'autre par une série de questions qui veulent caractériser ses passions, ses goûts : progression de la famille à des