Baudelaire, le spleen de paris, le port
Contrairement aux caractéristiques établies par Aloysius Bertrand, qui concevait le poème en prose comme un texte plutôt narratif, Le Port de Baudelaire est un texte purement descriptif.
On a ici une présentation conçue à la manière d'un dictionnaire. La tournure de la première phrase présente la définition d’un port selon Baudelaire. Il utilise des articles indéfinis ("un port", "un séjour", "une âme"). On a le verbe « être » au présent de vérité générale ("Un port est un séjour charmant" + "[…] sont un prisme"), il donne une tonalité universelle, ce poète a pour but d’essayer d’avoir un témoignage, un réconfort pour les personnes pensant la même chose que lui.. Le lexique caractéristique du port de plaisance laisse apparaitre des éléments "techniques" ; un lexique spécialiste renvoyant à une réalité portuaire concrète : phares, navires, gréement, môle, belvédère ; mais aussi le lexique du loisir : « charmant », « plaisir »).
Baudelaire, éminent critique d'art, décrit ce port imaginaire comme il décrirait une marine, en insistant sur les lignes et sur l’architecture : « formes élancées des navires », « verticalité des phares et horizontalité de leurs scintillements », « colorations changeantes de la mer ». Le port apparaît comme un lieu idéal pour l’artiste, entre l'ampleur du ciel (« nuages») et la mer miroitante.
Un tableau, sonore est présenté. Dans ce poème, il y a deux ensembles : le port fait de manière panoramique, et un plan plus rapproché (technique de la photographie qui apparait fin XIXe). Elles reproduisent la technique cinématographique. Mais la vue n’est pas le seul sens que sollicite le port : la prose poétique de Baudelaire cherche à nous sensibiliser à une certaine musicalité : présence d'allitérations : « prisme […] propre à amuser les yeux », allitération [k] et assonances [ou] : « contempler couché […] ou accoudé ». Liens sonores entre "les lasser" suivi de "élancées". Triple répétition rythmant la fin du