Bernard Profitendieu, à l'approche du baccalauréat, apprend que son père, juge d'instruction de son état, n'est pas son vrai père, et décide de déserter le foyer familial. Il se réfugie chez Olivier Molinier qui l'héberge secrètement la nuit. Olivier a deux frères : l'aîné, Vincent étudiant en médecine gaspille l'argent de ses études pour subvenir au besoin de Laura Douviers à qui il fit un enfant lors d'un séjour en cure et dont le mari vit en Angleterre; Georges, inscrit à la pension Vedel et qui, sous l 'influence de camarades, est prêt à faire les quatre cents coups, écouler de la fausse monnaie justement. Le titre du roman ne pourrait se justifier par le seul épisode de Georges écoulant de fausses pièces si n'entrait en scène Edouard, l'oncle d'Olivier dont les rapports avec ses neveux sont nimbés d'une homosexualité latente. Edouard représente l'écrivain. Fasciné par le récit d'Olivier au sujet de son oncle, Bernard l'espionne à son rendez-vous à la gare et le suit à distance. Edouard perd son ticket de consigne permettant à Bernard de retirer la valise de celui-ci et d'y apprendre bien des secrets de famille grâce au "Journal d'Edouard" , passages récurrents donnant plus au moins le point de vue du narrateur qui se mêle parfois à celui de l'auteur. Il est ainsi singulier qu'Edouard soit en train d'écrire un roman s'intitulant les faux monnayeurs. De même, au milieu du livre, l'auteur se met à juger ses personnages tout en s'autocritiquant. Le pendant sombre d'Edouard se retrouve chez Passavant, auteur à la mode admiré de jeunes gens qui après avoir aidé Vincent financièrement tout en l'initiant au jeu et en le corrompant, jette son dévolu sur Olivier avec qui il prétend fonder une revue. La jalousie d'Edouard est évidente et ne s'exprime que sur le plan littéraire : Pour Passavant, l'oeuvre d'art n'est pas tant un but qu'un moyen. Les convictions artistiques dont il fait montre ne s'affirment si véhémentes que parce qu'elles ne sont pas