Balzac
Il s’agit d’un amour impromptu dans lequel émerge un premier langage du corps. En effet, le caractère soudain et imprévu de cet amour se manifeste dans la construction même de ses phrases. Si l’on observe la phrase suivante « mes yeux furent tout à coup frappés par de blanches épaules rebondies », on s’aperçoit que cette forme passive met le narrateur en position d’objet agi qui subit cet amour. De plus, l’adverbe de temps « tout à coup » met en relief la soudaineté de cette apparition. Par conséquent, cette structure passive participe de la construction d’un amour foudroyant dont le narrateur est victime. Cette idée d’amour foudroyant s’incarne dans le participe passé « frappés » qui met en évidence de manière hyperbolique la violence et la brutalité de la manière dont cette beauté est apparue au narrateur. Balzac détourne donc le topos de la scène de première vue, puisque c’est par la jouissance olfactive inattendue qu’émerge un amour sensuel et non par le regard.
Ainsi, ce premier langage sensuel de l’amour devient communication non-verbale dans l’imaginaire du narrateur. Si l’on analyse la phrase suivante, « des épaules légèrement rosées qui semblaient rougir comme si elles se trouvaient nues pour la première fois », on remarque que la focalisation interne met en relief la subjectivité du narrateur qui, par le modalisateur « semblaient » offre au lecteur l’accès à son