L'Autriche. l’histoire de cet espace européen qui n’est ni la Russie ni l’Allemagne, que l’on pourrait appeler à la rigueur l’Europe danubienne, mérite d’être étudiée en tant que telle car, avant l’atomisation de 1919, l’Europe danubienne constituait une grande puissance, redoutable en 1815, au lendemain des guerres napoléoniennes, estimable en 1914 à la veille de la Première Guerre mondiale, qu’elle contribua à déclencher et à laquelle elle ne survécut pas. «la question d’Autriche» deux faits les dérangeaient : ce pays était une monarchie, où le souverain demeurait le chef du pouvoir exécutif ; ’Autriche-Hongrie était formée d’une mosaïque de peuples, où on avait appris depuis longtemps à respecter la langue, la religion et la culture de chacun, même si l’allemand était la langue de communication comprise dans ce vaste Empire, ainsi que la principale langue de culture, à côté de cinq ou six autres langues, cette réalité choquait néanmoins le «bon sens» français, qui avait adopté depuis un siècle l’évangile de État-nation, où dans un pays tout le monde parlait la même langue et appartenait à la même nation. difficile d’accès par sa diversité, la multiplicité de ses langues et de ses cultures pourquoi l’Europe centrale a volé en éclats à la fin de la Première Guerre mondiale ? Evolution naturelle d’une société qui avait transgressé les lois de l’État-nation? Œuvre de justice ou bien au contraire irréparable gaffe d’hommes d’Etat enclins à punir les vaincus du conflit mondial sans s’imaginer un instant que les conséquences de leurs décisions resurgiraient à la fin du xxe siècle. Si les aspects politiques au sens large (en particulier la question des nationalités) y tiennent une place importante, nous envisagerons les aspects sociaux économiques et culturels dans une trame