Autours d’un auteur Mohammed DIB : Le personnage du roman de dibien entre l’ailleurs de la tradition et l’inconnu de la modernité.

Mohammed Dib, auteur algérien depuis 1950, une des plus grandes figures de la littérature maghrébine francophone, a légué à sa mort une quarantaine d’ouvrages permettant un vaste champ de recherches et offrant de multiples pistes de réflexions sur une œuvre qui occupe une place particulière dans l’histoire de la littérature algérienne. Pendant son parcours, l’écriture dibienne revêt une forme différente, elle passe d’une description réaliste de l’histoire algérienne pendant la révolution (La trilogie) à l’utilisation de symboles pour crier une vérité, une vérité qui n’est pas forcément en rapport avec l’Algérie . De son écriture romanesque se distingue la période réaliste de la période surréaliste. La raison, selon Charles Bonn est l’indépendance de L’Algérie. Nous retrouvons dans son œuvre et à travers ses personnages l’épaisseur d’une réalité qu’il construit volontairement à partir de nombreuses valeurs de la tradition mais aussi des principes de la modernité ; une tradition préexistante dans les valeurs de sa ville, de son pays, de son imaginaire et une modernité pathétique parfois et ambitieuse souvent, mais inspirée d’un malaise personnel que Dib a toujours exprimé. Pour notre analyse, le choix s’est fixé sur des personnages faisant partie d’ouvrages touchant les deux formes d’écriture de Mohammed DIB : La grande maison, roman de sa trilogie paru en 1952, Cours sur la rive sauvage, publié en 1964, ainsi que La danse du roi en 1968. Nous avons choisi trois personnages : Omar, Iven Zohar et Arfia ; notre choix est justifié par la forte expression de ce va et vient entre un passé étouffant et un futur inconnu et très marquant. Dib construit ses personnages autour d’une illusion de simultanéités entre les évènements et leur récit. Son personnage n’est plus un emblème de sa caste sociale ou un symbole d’une