Autossufisance alimentaire
ES importations alimentaires africaines se sont accrues substantiellement durant les deux dernières décennies et l’aide alimentaire a triplé entre 1975 et 1985 (1) faisant de l’Afrique subsaharienne le premier destinataire mondial de ce type d’aide. Même si la dépendance alimentaire du continent africain reste faible, on s’est interrogé, à la fin des années soixante-dix sur le développement, inéluctable selon beaucoup d’observateurs, de consommations de céréales et de protéines animales d’origine extérieure ne pouvant être fournies localement, régulièrement et à des petits prix compétitifs. Le scénario tendanciel de la FAO, Agriculture Hori: zon 2000, prévoit ainsi une dégradation du taux d’autosuffisance céréalier qui tomberait de 85 Yo à 56 Yo en Afrique subsaharienne, entre 1980 et 2010. Au point que l’on a pu penser que l’Afrique allait produire ce qu’elle ne consommait plus et consommer ce qu’elle ne produisait pas. Ces inquiétudes ont alimenté des vues pessimistes, sur la capacité de l’Afrique à nourrir une population en rapide croissance et qu’ont traduit, en leur temps, les concepts de Q mimétisme et de dépendance alimentaires. Cette augmentation de la consommation d’aliments importés, dans les villes surtout (2), a entraîné une prise de conscience des dangers d’une telle tendance et a rendu sensible la nécessité de promouvoir les produits alimentaires cultivés en Afrique.
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Les U nouvelles politiques d’autosflisance et la réévaluation paysanne du vivrier
La dégradation rapide des balances des paiements à partir des années quatre-vingt a permis, dans les pays qui avaient dévalué leur 79
AUTOSUFFISANGE ALIMENTAIRE
monnaie, de reconsidérer aussi leur politique d’importation. Avec des choix liant armement extérieur et politique libérale à l’intérieur : arrêt brutal des importations d’aliments difficiles à produire localement (blé, par exemple) et achats d’intrants