Automne malade
Thème de l’automne très présent chez les poètes : Chanson d’automne, Verlaine (thème de la fuite du temps et musicalité) / Chant d’automne, Baudelaire (arrivée menaçante de l’hiver, présence obsédante de la mort) / L’automne, Lamartine (saison du deuil, deuil de la nature, la mort et la fuite du temps) / En Septembre, Verlaine (brise qui rappelle l’ouragan, transition entre plusieurs saisons, éloge de l’automne, joie) / Voici que la saison décline, Victor Hugo
« Je suis soumis au Chef du Signe de l’Automne / Ô Automne éternel, ô ma saison mentale » écrit Apollinaire dans son poème Signes. Apollinaire est né le premier jour de l’automne, et il faut savoir que la saison d’automne a une importance centrale dans sa poétique. Il fait de cette saison sa saison = associée à la mort et à la souffrance amoureuse.
Le poème Automne malade fait partie de son recueil Alcool, et il a été écrit environ vers 1902, lors de son retour de Rhénanie. On relève des traces de ce voyage, mais ici le thème de la fuite du temps prévaut sur le décor géographique.
Il s’agit donc d’un poème élégiaque où il évoque l’automne comme une saison nostalgique et liée à la fuite du temps. Ce poème lyrique s’apparente donc à une déclaration amoureuse : celle du poète à l’automne, étant associée à la mort prochaine et au temps qui passe.
Particularité : l’art de suggérer l’automne, brièveté et petites touches (pas de description).
En quoi s’agit-il d’une reprise originale du motif élégiaque de la fuite du temps ?
En quoi Apollinaire renouvelle-t-il l’expression de la nostalgie face à la fuite du temps ?
I. L’automne, une saison symbolique de la fuite inéluctable du temps
A. Une saison mentale
Impression que le poète discute avec la saison
Personnifiée par le titre et au long du texte
« Automne malade », « Pauvre Automne », « tu mourras », « meurs en », « j’aime tes rumeurs »
Humanisation de l’automne dont la fragilité rappelle celle de