Autodafé description
Dans le langage populaire, ce terme est devenu pratiquement synonyme d'une exécution par le feu d'hérétiques. Ce glissement de sens est dû au fait que les condamnés relaps ou refusant de se rétracter étaient remis par l'Inquisition aux mains des autorités civiles, qui, parfois, les envoyaient aux bûchers. « Autodafé » est aussi couramment utilisé pour caractériser la destruction publique de livres ou de manuscrits par le feu.
En aucun cas l'Inquisition et les autodafés ne concernèrent les Juifs en tant que tels mais toutes les religions non chrétiennes. L'objet des tribunaux inquisitoriaux était très précis : il s'agissait de rechercher les Juifs non convertis et ceux faussement convertis au catholicisme (appelés « conversos », ou encore « nouveaux chrétiens », ou encore « maranes »), c'est-à-dire ceux qui ne s'étaient convertis que par intérêt (pour sauver leur vie car sinon ils étaient brûlés au cours des autodafés) tout en continuant en fait à pratiquer le judaïsme en secret. Ces conversions de façade avaient tendance à se répandre, déclenchant l'animosité populaire (troubles de Tolède et Cordoue en 1449, de Ségovie en 1474), mais également les protestations des Juifs sincèrement convertis au christianisme, qui voient l'attitude de ceux qui sont faussement convertis jeter le discrédit sur l'ensemble des « nouveaux chrétiens ». C'est pour cette raison que l'on trouvera à l'époque de nombreux Juifs convertis parmi les promoteurs de l'Inquisition.
Les tribunaux inquisitoriaux instituèrent ce que nous nommons actuellement les « jurys ». Ces jurys étaient constitués de notables locaux – qui connaissaient donc bien l'accusé –, voire de juristes qui pouvaient poser des questions au suspect, questions à charge ou à décharge.