L'Empire austro-hongrois naît le 1er février 1867, avec la signature d'un Compromis. Celui-ci met en place deux États souverains, l'Autriche et la Hongrie, ayant leur Constitution propre, leur administration, réunis au sein d'une monarchie unique avec un empereur d'Autriche qui est couronné roi de Hongrie. Le Compromis remet donc à égalité le royaume de Hongrie avec l'Autriche (c'est le sens du mot Ausgleich, nom allemand du compromis qui implique une égalisation). Les deux entités conservent leur propre exécutif mais certaines compétences sont partagées (diplomatie, défense et finances) et une harmonisation est faite en matière de douanes et de transports pour conserver à l'économie un marché unique. La ligne de partage est fixée sur la rivière de la Leitha. La Cisleithanie comptera en 1880 près de 22 millions d'habitants, dont 37% d'Allemands qui cohabitent avec des Italiens, des Tchèques, des Polonais dans dix-sept « Pays de la Couronne ». La Transleithanie, royaume de Hongrie, compte en 1880 16 millions d'habitants dont 42% de Magyars vivant avec des Roumains, des Tchèques et des Slaves du Sud. Les divers peuples se répartissent dans les provinces de façon plus ou moins homogène.
1-Les Constitutions des deux entités permettent de relatives libertés
2-Le compromis fait de l'Autriche-Hongrie une prison pour les peuples minoritaires
3-Des peuples aux velléités fugitives
Extrait du document:
Quand il n'existe ni passé unificateur, ni langue commune pour cimenter la nation, il est difficile de rester un pays uni longtemps. Les peuples, qui se sentent emprisonnés, vont revendiquer de plus en plus de liberté, c'est-à-dire pour certains, l'indépendance, pour d'autre, l'appartenance à un État fédéral. Revendications politiques et actions terroristes vont ouvrir les portes de la prison