au bonheur des dames
INTRODUCTION Octave Mouret, neveu de Saccard, a hérité du magasin «Au bonheur des Dames » à la mort de la femme de son oncle. Il a transformé l'échoppe en grand magasin, en « palais du rêve ». Ce roman est le onzième volume de la fresque des Rougon-Macquart, «l'histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire ». Ce roman a été rédigé du 28 mai 1882 au 25 janvier 1883, sous la forme d'un feuilleton dans le journal Gil Blas publié du 17 décembre 1882 au 1er mars 1883.
L'extrait du chapitre XIV (lire le texte à la fin de la page) présente ce grand magasin comme une énorme machine détruisant le petit commerce, comme un monstre qui happe marchandises et clientes. Une cathédrale du commerce moderne, en quelque sorte. Dans un premier temps, nous montrerons que la description des lieux et des personnages se caractérise par son réalisme, mais aussi par le grandissement héroïque, épique. Dans un deuxième temps, nous étudierons la satire sociale de la petite et moyenne bourgeoisie qui laisse entrevoir un réquisitoire contre la société de consommation et le mercantilisme.
UNE DESCRIPTION REALISTE ET EPIQUE A LA FOIS
A Une description d'un grand magasin et de sa clientèle féminine
- La « cohue » et la « fièvre » d'une journée de solde dans le décor d'un magasin parisien : «l'énorme charpente métallique », les « escaliers suspendus » et les « ponts volants », les «rayons » de la lingerie fine et du cuir (« étoffes », « corsage », « ganterie »...), les galeries («Mme Marty et sa fille emportées au plus haut... »).
- Un décor grandiose : rôle des hyperboles dans le texte (« flamboiements »), évocation de couleurs lumineuses (« l'éblouissement des feux électriques »), de bruits divers (« remous », «l'or sonnait dans les caisses » (synecdoque « or », métaphore lexicalisée « sonnait » - des espèces sonnantes et trébuchantes)
- Des images évocatrices d'un mouvement de