Arts révolution fr
Après avoir visité le Salon de 1791, le premier Salon « libre » ouvert par un décret de l'Assemblée nationale à tous les artistes sans distinction, le graveur J.-G. Wille notait dans son Journal : « J'y vis du sublime, du beau et bon, du médiocre, du mauvais et de la croûterie. » Cette idée reçue que la Révolution française n'a été en général qu'un « déplorable intervalle dans la région des beaux-arts » (l'expression est de Quatremère de Quincy qui, sous la Restauration, renie sa ferveur d'antan) a été largement perpétuée par les historiens de l'art ; elle explique en partie que l'art français de la période révolutionnaire reste encore un domaine moins étudié que d'autres.
Or, pendant cette brève période d'une rare complexité, la France artistique a connu un bouleversement, une effervescence sans précédent, trop tôt « normalisés » par la réaction thermidorienne, et dont on peut observer les effets profonds à travers tout le XIXe siècle. ère pour les Français. Après l'abolition de l'arbitraire royal et de l'absolutisme, elle engage la Nation dans la voie d'un système politique
Représentation allégorique de la royauté , de la noblesse et du tiers etat
La Révolution Française constitue l'un des moments les plus marquants de l'histoire de la France. En fait, elle établit la fin de l'«ancien régime» et inaugure une nouvelle ère pour les Français. Après l'abolition de l'arbitraire royal et de l'absolutisme, elle engage la Nation dans la voie d'un système politique parlementaire, représentatif et plus juste, en passant par la Monarchie Constitutionnelle, puis par la République. Des États Généraux aux journées thermidoriennes, la Révolution correspond aussi à la prise de conscience et de force du «tiers état», dont la «Prise de la Bastille» demeure, sans doute, l'un des épisodes les plus frappants. La «Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen», puis la «Déclaration des Devoirs», l'abolition du «droit d'aînesse», des