Articles précarité
| ON EN PARLE | Un accident du travail et c'est la dégringolade. Comment une famille sambrienne de cinq personnes, avec des revenus suffisants, peut tomber dans une grande précarité en l'espace de quelques semaines ? En cause : un manque de dialogue ou une guerre de clocher entre la Médecine du travail et la Sécurité sociale. PAR MATTHIEU BOUTON maubeuge@lavoixdunord.fr PHOTO « LA VOIX » Le 12 mars 2010, Hocine Belghazi a un accident du travail. Malgré une expérience de dix ans comme opérateur dans l'atelier de Norauto Louvroil, il se blesse le dos en retirant de force un pare-brise, sans faire attention. Son chef d'atelier et ses collègues constatent l'accident. « Je pensais pouvoir continuer, que les douleurs allaient passer. » Mais le lundi 15 mars, rien à faire, M. Belghazi se dirige vers son médecin traitant, le Dr Saoudi, qui lui dispense un arrêt maladie pour cause d'accident du travail d'une semaine et un traitement léger à base d'anti-douleurs. Les médicaments ne procurant aucun soulagement, il passe une radio qui révèle un pincement et un écrasement des disques lombaires. « D'après les médecins, ça nécessite pas une opération, c'est pas comme une hernie discale, mais on m'a donné une ordonnance pour aller voir un rhumatologue », explique Hocine Belghazi. Puis les choses se corsent un peu. Le 11 mai, pour expertise, il est reçu par le médecin de conseil de la Sécurité sociale : « Il a juste constaté, puis m'a dit que je pouvais y aller et il m'a rien dit, rien, pas un document. » Le 20 mai, M. Belghazi repasse par la médecine du travail qui lui prescrit des infiltrations chez le