Art et beauté
Le miroir, cet objet qui questionne l’homme hanté par son reflet depuis qu’il est homme, est utilisé par Pistoletto dans tous ses moyens expressifs. Le miroir chez Pistoletto reste un outil, un moyen pour répondre à un questionnement intrinsèque de l’oeuvre, plutôt que comme fin en soi. Le miroir est une conséquence: en effet Pistoletto commence son oeuvre par peindre l’homme, par se peindre lui-même, et ce questionnement de la condition humaine continue sera présent pendant toute l’évolution de son oeuvre.
Tous ces éléments seront à la source de l’oeuvre de Pistoletto qui commence son travail par une recherche du rapport de l’homme au monde et du spectateur à l’oeuvre, mise en forme selon de différents procédés, mais exploitant surtout les surfaces réfléchissantes, qui ont la capacité de nous renvoyer l’image du monde.
Pistoletto s’intéressant aux gestes premiers, aux premières réactions de l’homme par rapport au monde qui l’entoure, aura face à son travail une remise en question constante qui constamment l'emmènera vers des nouvelles solutions dans son oeuvre. L’autoportrait l’Autoportrait or 1960
Face à ces considérations, l’on pourrait comprendre les autoportraits sur fonds d’or monochrome de Pistoletto comme une recherche du rapport de la figure au fond, de l’homme à son environnement.
Dans l’Autoportrait or (fig3), réalisé en 1960, il peint son image debout sur un fond doré. Puisque l’homme peint c’est Pistoletto, il commence cette recherche à partir de lui-même. Pour lui Narcisse se regardant dans l’eau, avant de tomber amoureux de son image, se voit et se reconnaît, et voit en simultané des arbres, le ciel, quelques nuages…il se voit contenu dans le monde. L’autoportrait, le dédoublement n’est donc pas une forme d’isolement, de narcissisme, c’est bien au contraire une manière de chercher et trouver son rapport au monde. « L’homme a toujours tenté son dédoublement pour chercher à se connaître. ... Le dédoublement