Argument équité de genre 1945 1975
Les différentes publications officielles du milieu du XXième siècle, organisent la (re)production de la corporéité de filles et de garçons conformes aux attendus sociaux. L’EPS est ancrée dans un processus de normalisation des corps sexués qui consiste à l’apprentissage et à la mise en place d’exercices organisés rationnellement et soutenus par un discours de légitimation et d’intériorisation de l’idéal du couple.
Avec le circulaire du 21 Aout 1962, on constate la féminité des adolescentes de cette période ainsi que la vision du système qui les perçoit comme fragile : « En ce qui concerne les jeunes filles, cette orientation athlétique s’adressera plutôt à celles d’entre elles qui marquent pour le sport un intérêt ou des aptitudes certaines. Pour les autres, les plus nombreuses, la part des leçons ordinairement réservée à l’initiation sportive s’efforcera de répondre à leur goût de l’esthétique. » Grâce à Françoise Tréhel (1973) on peut constater la corrélation, même si légèrement décalée entre «le développement de l’activité physique féminine [qui] a suivi un chemin parallèle à la progression de l’émancipation sociale des femmes ». On constate qu’après la seconde guerre mondiale jusqu’au environ de l’élection présidentielle de François Mitterrand, et notamment grâce au mouvement de mai 68, que les femmes ont changé progressivement de statut dans la société, phénomène se ressentant alors dans les pratiques sportives. En 1960, avec la mixité de l’école pour des raisons économiques, les filles et les garçons reçoivent les mêmes contenus d’enseignement. Chose valable pour quasiment toutes les matières sauf pour l’EPS ou il va falloir attendre les années 70 pour observer cette mixité également en cours de sport. L’égalité est alors d’amener les filles au niveau des garçons (Loïc Szerdahelyi, « L’Éducation Physique et Sportive entre sport et mixité durant les années 68 », Clio. Histoire‚ femmes et sociétés,