Approche du wunsch de freud
Pour parler du désir freudien, il faut parler du Wunsch, ce mot en lui même est difficile à traduire en français, le wunsch est un évènement ponctuel, un « acte », (une sorte d’unité « motrice » minimale de la psyché) qui n’est pas de tout repos car il fait travailler l’inconscient.
Le rêve est la réalisation déguisée d’un désir refoulé; le désir conscient ne devient un excitateur du rêve que s’il réussit à éveiller un désir inconscient par lequel il se renforce et ce doit être un désir infantile (thèse fondamentale de la Traumdeutung.)
Pour Freud, il n’y a pas d’essence originelle du désir, pour désirer il faut avoir l’impression de revoir quelque chose et ce qui est ainsi réanimé c’est une satisfaction (une mémoire en acte) liée au besoin, le désir est donc pris dans l’après-coup du besoin.
Dans ce paysage originaire, Freud introduit le terme de Nebenmensch : c’est l’être humain qui se trouve à coté mais neben signifie également « en plus »; le désir pour Freud est adressé à l’autre comme partenaire de la satisfaction. C’est ici que se trouve à mon avis le coeur du problème car cet autre, ce proche, « pointe la chose inconnaissable du désir dont dépend ma survie ». Freud nous dit que l’autre est indispensable pour déclencher la machine désirante, ainsi se met en place une « courroie de transmission » entre soi et l’autre, l’enfant des hommes ne sait pas se satisfaire tout seul, il faut qu’on lui montre.
Je trouve à cette lecture de Freud des similitudes importantes avec la mimésis dont parle René Girard. La différence, et elle reste de taille, René Girard l’évoque d’ailleurs très bien dans DCC, c’est que pour Freud, on est là dans le registre de la représentation (platonisme de Freud)et non de