Apparition
L'industrie agro-alimentaire québécoise a été l'objet, ces dernières années, d'une profonde transformation structurelle par suite de nombreux changements survenus dans les habitudes de consommation des Québécois. Les grandes compagnies jouent maintenant un rôle moteur dans le système agro-alimentaire québécois et lient davantage le producteur agricole à l'économie de marché. La préoccupation des consommateurs à l'égard de l'augmentation du prix des ali- ments leur a fait oublier les conséquences, pour l'économie québécoise, des transfor- mations dans les habitudes de consommation alimentaire. En fait, les dépenses alimen- taires moyennes per capita ont continué à décroître et, à l'exception de l'Américain, le Canadien moyen est celui qui consacre la plus petite partie de son budget à se nour- rir. Malgré cela, l'alimentation représente, encore aujourd'hui, la plus grande portion du budget familial et toute augmentation du prix des aliments continue d'affecter au plus haut point les classes moyennes et défavorisées. C'est ainsi que les Québécois, avec un revenu personnel moyen inférieur à celui du Canada et à celui de la riche province d'Ontario, consacrent proportionnellement une part plus importante de leur budget à la nourriture1.
Au Québec, l'impact de la baisse de la proportion du budget familial consacré à l'alimentation est compensé par un niveau relativement stable dans la demande géné- rale. Cette situation est appelée à durer compte tenu du faible taux de natalité et d'une migration nette négative. On constate cependant que des changements sont survenus dans la demande : l'évolution du contexte socio-économique pousse désormais les gens à acheter des produits d'alimentation plus standardisés et exigeant moins de prépara- tion, donc plus dispendieux.
Cette évolution de la conjoncture n'a pas été sans affecter l'économie québécoise.
La plupart des nouvelles demandes des consommateurs ne peuvent pas encore être