Annalyse phèdre iv, scène 6 v.1252-1292
Mais qui pourrait la venger? Ce ne peut être Thésée, même s’il en veut à ce «sang odieux» qui coule en Aricie, car, comme l’indique le vers 1270, elle l’a trahi par son «inceste» (l’amour coupable pour son beau-fils) et son «imposture» (le manque à la fidélité due à l’époux, et aussi la tromperie par laquelle elle a fait accuser Hippolyte que son père a déjà décidé de châtier). Et de qui pourrait-elle se venger? Non pas d’Hippolyte, que son père a déjà décidé de châtier ! Il resterait donc Aricie qu’elle veut faire périr, ce désir étant celui de la femme jalouse qui veut détruire le couple rival mais qui, aimant encore l’homme, porte tout naturellement sa colère sur l’autre femme, voulant voir en elle la fautive, la séductrice, celle qui a perverti l’être aimé. Plutôt que de le voir se lier à un autre, on préfère le détruire, la passion chez Racine étant une sorte de conflit entre l’amour et la jalousie que La Bruyère résuma ainsi : «L’on veut faire tout le bonheur, ou si cela ne se peut ainsi, tout le malheur de ce qu’on aime.»
Mais Phèdre se rend