, Analyser un récit l'histoire : intrigue personnage espace / décor temps la narration: narrateur / auteur focalisation voix narrative modalisation enjeux et valeurs critères d'évaluation un récit est un système
Arie Molendijk
Université de Groningen (Pays-Bas)
0. Introduction
L’emploi et la compréhension du P(assé) S(imple) et de l’IMP(arfait) du français constituent une difficulté majeure pour tous ceux dont la langue n’est pas le français. Cela ne s’explique pas uniquement par l’absence (dans beaucoup de langues) d’une opposition temporelle semblable à celle qu’on trouve en français (PS/IMP). Ce qui joue également un rôle essentiel ici, c’est que les analyses qu’on propose traditionnellement du PS et de l’IMP sont peu maniables ou même fausses (section 1). Dans cet article, je soumettrai le fonctionnement des ces temps à un examen nouveau. Pour ce qui est de l’IMP, j’examinerai plus particulièrement les cas où ce temps est utilisé dans des contextes narratifs. Me basant sur certaines propositions que j’ai faites ailleurs (Molendijk 1990, 1993a, 1993b, Molendijk et Vet 1995, Molendijk 1996), j’essayerai de montrer qu’on peut analyser la différence entre le PS et l’IMP en termes (clairs) purement temporels (section 2). Le choix de l’un ou de l’autre de ces temps, à un endroit donné du texte, est alors déterminé par la question de savoir si le contenu temporel de telle ou telle forme verbale (PS ou IMP) ‘s’accommode’ du rapport logique que la phrase est censé établir avec une autre phrase (sections 3 - 5). Examinons d’abord ce qu’on dit traditionnellement à propos du PS et de l’IMP.
1. Les analyses traditionnelles du passé simple et de l’imparfait
Les analyses traditionnelles les plus connues du PS et de l’IMP sont celles données en (1) (cf. Imbs 1960, Martin 1971, Pollack 1976, Sten 1962, Togeby 1982, Weinrich 1971, et bien d’autres):
1) PS IMP
perfectif imperfectif premier plan arrière-plan ponctuel duratif postériorité simultanéité
Pour ce qui est de l’opposition ‘perfectivité /