Analyser la concurrence imparfaite
Un marché en concurrence parfaite est défini par quatre conditions dont la réalisation garantit l’« isolement stratégique » des agents qui y opèrent, c’est-à-dire une situation dans laquelle il n’existe aucune interaction consciente entre les choix décidés par ceux-ci. La première condition veut que le nombre de vendeurs et d’acheteurs sur le marché soit très élevé. Ainsi, chacun d’eux ne peut escompter influencer le prix auquel l’échange sera effectué. La deuxième condition impose l’absence de barrière à l’entrée sur le marché à des candidats acheteurs ou vendeurs. Ainsi, le nombre d’opérateurs peut augmenter aussi longtemps qu’un vendeur ou un acheteur potentiel trouve avantage à devenir opérateur effectif ; la libre entrée de concurrents nouveaux assure l’accroissement du nombre des opérateurs sur le marché. La troisième condition garantit que l’échange concerne un bien homogène. Ainsi, les biens échangés étant parfaitement substituables, tous les échanges sur le marché se réalisent au même prix ; sans quoi, les acheteurs, étant indifférents au choix entre les produits proposés par les vendeurs, tenteraient tous d’acheter chez le vendeur offrant le prix le plus faible, obligeant les autres vendeurs à diminuer le leur. Enfin, la quatrième condition garantit que tous les agents économiques disposent de l’information parfaite sur la distribution des prix pratiqués.
Ainsi, la cohabitation de plusieurs prix différents est impossible : si tous les prix n’étaient pas égaux, l’information parfaite conduirait tous les acheteurs à s’adresser au vendeur pratiquant le prix le plus faible ; les concurrents seraient alors contraints à aligner leurs prix sur celui-ci. Telles sont les conditions qui définissent un marché en concurrence parfaite.
Une des difficultés rencontrées par le professeur de microéconomie quand il expose la théorie de la concurrence parfaite est de l’illustrer par l’exemple concret d’un marché remplissant