Analyse
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Paul et Virginie constitue la quatrième partie des Etudes de la Nature, ce court roman est publié par Bernardin de Saint Pierre en 1788. C’est, selon les propres termes de l’auteur « une application des lois des Etudes de la Nature au bonheur de deux familles malheureuses ». Deux jeunes gens grandissent ensemble dans le cadre enchanteur et paisible de L’Ile de France, l’île Maurice actuelle, s’aiment, sont séparés par la civilisation et se retrouvent dans le drame. L’extrait de notre étude se situe à la fin de l’œuvre. Virginie qui revient de France sur le bateau Le Saint-Géran va être engloutie sous les yeux de Paul qui a essayé de la sauver. Le mode d’exposition est le récit à la première personne, c’est le vieillard de l’île qui rapporte cette histoire ; cependant les marques de l’énonciation personnelle restent très discrètes et ce récit s’apparente à un récit à la troisième personne. Nous verrons dans une analyse linéaire, qui suit la progression de la scène, comment le profane et le sublime se combinent pour composer un véritable tableau tragique de la mort de Virginie.
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Une apparition théâtrale tragique
- La scène se vide, le vaisseau est déserté et l’apparition de Virginie n’en est que plus poignante : « On vit alors un objet digne d’une éternelle pitié : une jeune demoiselle parut dans la galerie de la poupe du Saint-Géran, tendant les bras vers celui qui faisait tant d’efforts pour la joindre. C’était Virginie. » Le passé simple marque le changement d’optique : le verbe de perception (« vit ») insiste sur le côté spectaculaire de la scène qui est caractérisée par l’expression« éternelle pitié », un des ressorts du pathétique et du tragique.
- L’image de Virginie, d’imprécise (« un objet, une jeune demoiselle ») devient reconnaissable. Cela est rendu par la forme présentative (« C’était Virginie ») qui, par sa concision et sa brusquerie par contraste avec la phrase