Analyse l'école des parents, « entre concooning et frilosité"
L'adulescent est touché par le syndrome de Dorian Gray : il imagine le vieillissement comme une déchéance, un échec, il essaie de repousser l'inévitable et se ment à lui-même autant qu'aux autres. La durée moyenne des études augmente, l'étudiant logé chez ses parents s'habitue à jouir d'une certaine liberté tout en étant affranchi des contraintes matérielles. On comprend dès lors qu'il ait du mal à quitter le cocon familial : que lui propose-t-on à la fin de ses études ? Un stage non rémunéré, un premier emploi qui ne l'est guère plus, ou même le stress du chômage et l'incertitude face à l'avenir. Rien de gratifiant pour un jeune élevé dans une société dans laquelle il est placé au centre de tout, et a l'impression qu'on lui doit tout.
Souvent, les parents des adulescents ne sont pas totalement étrangers à la situation : ils ont surinvesti le lien avec leur enfant et rechignent à le laisser « couper le cordon ». Ils culpabilisent à l'idée de le laisser partir dans une situation économique difficile, avant d'être sûrs qu'il aura une situation personnelle et professionnelle stable. Avec la baisse générale du pouvoir d'achat, beaucoup ne peuvent plus se porter caution pour que leur enfant puisse trouver un logement ou se voir accorder un prêt bancaire. L'espérance de vie augmente, les adultes et seniors sont plutôt en bonne santé, ils ont eux-mêmes tendance à se comporter comme des jeunes, parfois même comme des « copains » de leurs propres enfants : il