Analyse d’un poème sans titre de philippe jaccottet tiré du recueil « l’ignorant »
1. Une structure spéciale
Ce poème n’a pas de titre, j’interprète ce choix comme une volonté du poète de montrer que ce dont on parle ne peut pas être saisi, nommé ou concentré dans une simple phrase. Ce dont on parle, la nature, nous est présentée comme quelque chose que l’on ne peut pas comprendre en profondeur. Que la nature est pleine de secrets.
La structure du poème est irrégulière et les rimes varient selon les strophes. (précision orale)
2. La présence de deux mondes
2.1 Ces deux mondes séparés par des frontières de types différents
La notion de frontière est importante puisqu’elle est présente dans chaque strophe.
Strophe 1: rapprochée
Strophe 2: entrer, cette porte fermée
Strophe 3: Le regard s’arrête
Strophe 4: la crête d’un immense incendie
2.1.1 La frontière invisible
Mais là d’où son parfum s’élève
Je ne puis espérer y entrer
Dans ce cas là, la frontière n’est pas physique, elle est invisible, nous la sentons et la supposons.
Toute couleur, toute vie naît d’où le regard s’arrête
A chaque moment d’inattention, le poète perd la naissance de choses essentielles. C’est pourquoi il ne doit cesser d’être attentif.
2.1.2 La frontière physique matérielle
C’est pourquoi tant il me trouble
Et me fait si longtemps veiller
Devant cette porte fermée
Ici le poète ne peut pas entrer ni percevoir l’autre monde. Sa curiosité pour ce monde inconnu le fait veiller, il doit être attentif. C’est en fait tout le rôle du poète. Le fait d’être attentif à ce qu’il se passe rendrait le poète plus proche de ce monde invisible.
Ce monde n’est que la crête
D’un immense incendie
Ici la frontière entre les deux mondes est une crête d’un immense incendie. Je me suis imaginé un volcan. L’incendie connote la mort, le fait d’être prisonnier des flammes. Et la crête nous laisse supposer que derrière il y a encore quelque chose.
2.2 Quelles interprétations peuvent être