Analyse de l'insoutenable légèreté de l'être, de Milan Kundera
Finalement sa tristesse est difficilement définissable, mais sa raison d’être est dû à la soudaine compréhension « Qu'en dehors de [l’amour réalisé de Tereza] pour Tomas, il existait au royaume du possible un nombre infini d'amours irréalisés pour d'autres hommes. » Le récit revient ensuite au moment présent. « Il est tard. » rend compte de la temporalité de la journée, on peut deviner qu’il fait nuit. Tomas est auprès de Tereza mais elle n’est présente que physiquement car endormie, ce qui donne lieu à une réflexion silencieuse sur l’être cher à ses côtés qui n’interagit pas, rappelant le procédé théâtral de la soliloque. Cette réflexion amène à une « détresse », qui est insinuée par une comparaison. La narration décrit après un élément commun, insignifiant, le « léger ronflement » de Tereza …afficher plus de contenu…
Mais Kundera, par une anaphore sémantique, utilise des verbes : se figurer, se persuader, croire, pour former une hypozeuxe destinée à reléguer cette idéalisation au rang de simple croyance qui pour lui est générale. En effet il utilise le pronom personnel « nous » ainsi que la tournure englobante ‘nous tous’. Cela s’adresse à tout le monde, c’est une réflexion donc générale sur l’amour, Tereza n’est plus que la cause de la réflexion et non son fil conducteur. Voyons tout d’abord la première proposition « Nous croyons tous qu'il est impensable que l'amour de notre vie puisse être quelque chose de léger, quelque chose qui ne pèse rien ; » : la tournure de phrase impose de penser à l’éventualité que justement cet amour pourrait être ce « quelque chose qui ne pèse rien ». Il cite cet impensable, et le rend en conséquence pensable. Et il y a vraiment une insistance sur ce « quelque chose de