INTRODUCTION ET CONTEXTE Depuis le Moyen-âge, les femmes occupent une place plus ou moins grande sur le milieu du travail, que ce soit dans le domaine du textile ou même de la vente. Toutefois, la lutte pour conserver cette place perdure depuis ce temps. Le rôle « inférieur » de la femme dans la société patriarcale d’autrefois rend ce combat des plus difficile. Il faut attendre la Première Guerre mondiale pour observer un changement dans le milieu du travail occupé presqu’uniquement par les hommes, laissant alors le domaine familial aux femmes. Avec les hommes déployés sur les différents territoires d’Europe, les femmes sont demandées d’occuper une place transitoire sur le marché. Malgré leur bon travail, le retour des hommes leur font perdre leur place, car la société préfère garder les femmes dans le domaine domestique.1 Puis, la Deuxième Guerre mondiale frappe aux portes de l’Europe et le travail des femmes dans les usines est encore une fois sollicité et nécessaire. La fin de la crise lance les femmes sur le milieu du travail et celles-ci gagnent finalement une place dans différents domaines, même ceux avec une majorité masculine. Mona-Josée Gagnon «décrit pour la période allant de 1940 au début des années 1970 les modifications des attitudes syndicales face au travail des femmes. Les syndicats, qui s’opposaient au travail féminin avant 1940, vont peu à peu l’accepter … »2. Au Québec, le mouvement féministe prend une ampleur radicale et c’est en 1973 qu’il y a création du Conseil du statut de la femme. Il devient aussi, en 1975, l’unique province ayant un article concernant la discrimination dans sa Charte des droits et libertés de la personne3. Une question apparaît alors : si la condition des femmes dans le milieu du travail au Québec est, sur papier, égalitaire face à celle des hommes, pourquoi ne l’est-elle pas en pratique ? En effet, les femmes font faces à la discrimination, l’intimidation et l’hostilité dans leur milieu de travail,