Analyse parler jeune
Les textes du corpus proposent d’aborder la question du langage propre aux jeunes, plus particulièrement le langage des jeunes des cités.
Pour cela, il conviendra d’analyser conjointement l’article de Jean-François Dortier, ‘’Tu flippes ta race bâtard’’, issu de la revue Sciences Humaines ainsi que la transcription d’une intervention de Alain Bentolila, grammairien, s’intitulant ‘’Pour la langue, ça craint grave’’ publié dans le journal Libération. Ces deux textes contemporains abordent le sujet du ‘’parler jeune’’ sous deux points de vue différents. Ainsi, une approche davantage sociologique est proposée par Dortier tandis que Bentolila livre ici une analyse majoritairement linguistique du sujet.Ces deux textes montrent la diversité des points de vue que suscite le ‘’parler jeune’’ puisque l’avis des auteurs diverge.
L’ensemble de ces articles permettra, tout d’abord, d’analyser les caractéristiques linguistiques du ‘’parler jeune’’ tout en dégageant ensuite les conséquences sociales.
Comprendre les enjeux d’un langage propre aux jeunes nécessite déjà de définir les caractéristiques de ce langage.
Néanmoins, les auteurs ne s’accordent pas sur ce sujet et, là où l’un voit un code spécifique, l’autre voit une ‘’économie linguistique’’. En effet, Dortier pense que les adolescents ont créé ce langage sur le principe d’un ‘’code secret’’. Ils ont ainsi la possibilité de communiquer entre pairs, renforçant en même temps l’appartenance à un groupe et l’exclusion des personnes n’y appartenant pas, en l’occurrence, les adultes. Bentolila ne définit pas ce langage comme un code secret mais comme un code à simple visée économique. Selon lui, ‘’plus on connait quelqu’un, plus on a de choses en commun avec lui et moins on aura besoin des mots pour communiquer ensemble.’’ Toutefois, ce jeu linguistique commun à tous n’est ici qu’attribué aux jeunes des cités qui ont la même ‘’absence de perspective sociale’’ et dans leur cas, qui contribue à un