Analyse littéraire Les Obsèques de la Lionne
Les obsèques de la lionne (1678) Jean de la Fontaine
Alors que la France est le pays le plus puissant de l’Europe, le roi Louis XIV mène à l’effervescence révolutionnaire du français. Sous son règne, les bourgeois et le peuple se conforment à la langue française pour écraser peu à peu les autres dialectes. La fable apparaît donc, en parfaite correspondance aux règles du Classicisme de l’époque, et amène un nouveau genre littéraire qui donne toujours une morale et prescrivant les malhonnêtes et en prônant la sagesse. C’est dans ce contexte qu’est publié Les obsèques de la lionne (1678) par Jean de la Fontaine dans son deuxième recueil de fables. L’auteur présente avec quelque peu d’ironie la satire des mœurs de la cour lors de l’enterrement de la femme du Roi-Soleil. Pour ce faire, le fabuliste va utiliser son écriture riche et habile afin d’illustrer un portrait animalier des courtisans et de la royauté de l’époque.
En premier lieu, cette fable fait la satire des mœurs de la cour du côté des courtisans en démontrant leur hypocrisie envers la royauté.
Pour s’acquitter envers le Prince
De certains compliments de consolation,
Qui sont surcroit d’affliction.
Avec le premier verbe, le fabuliste illustre que c’est un devoir du peuple envers le Roi de venir donner leurs condoléances, qu’ils ne le font pas parce qu’ils le désirent vraiment. Le dernier vers de cet extrait vient alors insister sur le fait que les courtisans, hypocrites, exagèrent dans leur attitudes de deuil en agissant avec trop de tristesse. Enfin, le Cerf tourne la situation à son avantage en mentant au Roi en lui exagérant son récit, déjà nettement faux. Il utilise alors le vocabulaire de la royauté pour charmer son audience et faire éloge à la Reine qu’il ne regrette absolument pas. D’ailleurs, la morale lors de la dernière strophe «Amusez les Rois par des songes,/ Flattez-les, payez-les d’agréables mensonges» (v.52-53) qui comporte un oxymore aux deux derniers