Poème choisi : le Héron, de Jean de La Fontaine, écrit en 1679

J’ai choisi cette fable satirique pour le message qu’elle vise à transmettre aux hommes, celui de refuser une chose par l’espoir d’en obtenir une autre de plus grande valeur, refus qui se solde finalement à l’acceptation d’une chose de moindre valeur.
C’est une fable originale qui utilise un animal, le héron, pour dénoncer un défaut de l’homme. Je l’ai aussi choisi pour ses sonorités. On remarque que les différents types de rimes sont toutes présentes dans la fable, les rimes plates, les rimes embrassées, et une rime croisée est présente à la fin de la fable. On peut noter la présence d’une rime enlacée qui est une forme plus complexe de rime que les rimes croisées ou les rimes embrassées où les phonèmes s’enlacent et qui est peu utilisée en poésie (ABC-ACB, ABC-CBA : forme utilisée dans le poème,…).
Le rythme de la fable m’a plu, les alexandrins sont césurés en 6//6 et les octosyllabes eux ne sont pas césurés et ont un rythme libre qui varie selon les vers 4//4, 3//5 (se sont les deux formes utilisé dans la fable) ou encore 5//3,… Pour rythmer son poème Jean de La Fontaine fait beaucoup d’enjambement (18 enjambements).
Jean de La fontaine fait parler au discours direct le héron, il fait une accumulation de questions rhétoriques qui nous montre qu’il se sent supérieur aux autres, « Moi tes Tanches ? Dit-il, moi Héron que je fasse / Une si pauvre chère ? Et pour qui me prend-on ? » (Vers 18 et 19). La Fontaine fait aussi un chiasme mettant en parallèle deux poissons, en inversant le nom et l’adjectif, « Ma commère la Carpe y faisait mille tours/ Avec le Brochet son compère. » (Vers 5 et 6).