Analyse Le Serpent Qui Danse
Lorsqu’il publie les fleurs du Mal en 1857, il compte aussi célébrer une de ses maitresse Jeanne
Duval qu’il a rencontré suite à un voyage aux iles bourbons en 1841.
Le serpent qui danse, tiré de ce recueil est un des 43 poèmes du chapitre Spleen & Idéal consacré à l’amour ou plus particulièrement sa muse, qui était donc, Jeanne Duval, inspiratrice d’un bon nombre de ses poèmes qui célèbre l’amour sensuel.
Ce poème décrit une scène érotique entre Duval, sa « venus noir » et lui-même.
Nous verrons en quoi cette scène érotique décrit le pouvoir séducteur de cette femme aimé qui l’incite à rêver et en quoi ce pouvoir réveille en lui une multitude de sentiments contradictoires liés au désir et à la frustration.
Pour cela nous étudierons dans un premier temps l’éloge de cette femme aimée qui invite le poème amoureux à une rêverie exotique puis nous nous pencherons sur les sentiments du poète suite à cette scène érotique de séduction.
Je vais maintenant procéder à la lecture :
Que j'aime voir, chère indolente,
De ton corps si beau,
Comme une étoffe vacillante,
Miroiter la peau !
Sur ta chevelure profonde
Aux âcres parfums,
Mer odorante et vagabonde
Aux flots bleus et bruns,
Comme un navire qui s'éveille
Au vent du matin,
Mon âme rêveuse appareille
Pour un ciel lointain.
Tes yeux où rien ne se révèle
De doux ni d'amer,
Sont deux bijoux froids où se mêlent
L’or avec le fer.
A te voir marcher en cadence,
Belle d'abandon,
On dirait un serpent qui danse
Au bout d'un bâton.
Sous le fardeau de ta paresse
Ta tête d'enfant
Se balance avec la mollesse
D’un jeune éléphant,
Et ton corps se penche et s'allonge
Comme un fin vaisseau
Qui roule bord sur bord et plonge
Ses vergues dans l'eau.
Comme un flot grossi par la fonte
Des glaciers grondants,
Quand l'eau de ta bouche remonte
Au bord de tes dents,
Je crois boire un vin de bohême,
Amer et vainqueur,
Un ciel liquide qui parsème
D’étoiles mon cœur !
Donc pour commencer, plusieurs facteurs