Est-ce convenable pour un parti politique au pouvoir de réorienter sa position en cours de route? Eh bien, dans son article Peut-on faire l’éloge de la girouette?, le politicologue Éric Montpetit tente de répondre à la question. Comme il l’explique, au cours des années 80, le monde politique fut bouleversé par le caractère peu commun de la première ministre du Royaume-Uni, Margaret Thatcher. En effet, à l’époque, le Royaume-Uni était aux prises avec une importante crise économique. La lutte contre le chômage était au cœur des débats. Malgré les nombreuses critiques à son endroit et malgré les opinions et les conseils de plusieurs spécialistes, la chef du parti conservateur garda le cap sur ses orientations et poursuivit ses politiques économiques monétaristes. Contrairement à son prédécesseur Edward Heath qui avait cédé dix ans auparavant aux pressions populaires, rien ne parvint à l’influencer. En fait, la conviction et la grande assurance de Madame Thatcher eurent au final un certains succès auprès de l’électorat britannique. Elle resta à la tête du pays pendant près de onze ans. La Dame de fer devint une source d’inspiration pour de nombreux politiciens : «…la fermeté des convictions de Thatcher ont marqué la culture politique du monde occidental.» (p.141). Comme l’exprime Éric Montpetit, «Aujourd’hui, un politicien qui change d’avis en cours de mandat est rapidement discrédité.» (p.141). Dans son article, le politicologue Éric Montpetit soulève la question suivante : «Ne sommes-nous pas trop sévères lorsque nous qualifions de girouette un politicien dès qu’il semble avoir changé de position ou donne des signes d’incertitudes à propos d’une politique publique?»(p.141). Éric Montpetit cite l’exemple de John Kerry à l’élection présidentielle des États-Unis en 2004. Le candidat du parti démocrate s’était alors fait sévèrement critiquer pour avoir été hésitant face à des enjeux complexes, comme la recherche sur les cellules souches. Éric Montpetit déplore le