L’extrait commence par un monologue de Vautrin se décrivant lui-même ainsi que la vision qu’il a dès la société. Vautrin pose les questions et donne les réponses (il ne laisse pas à Rastignac le loisir de parler) ce qui montre qu’il est sûr de lui, il sait où il veut en venir. Il se présente comme un homme libre, bon avec ceux qu’il aime mais « méchant comme le diable » avec ceux qui le tracassent. Il avoue sans détours a Rastignac qu’il n’aurait aucun scrupule à tuer un homme, seulement il s’ « efforce de le tuer proprement, quand il le faut absolument », dans les règles de l’art (« je suis ce que vous appelez un artiste » l.2923), mais il précise également qu’il est un homme cultivé (« J’ai lu les mémoires... […] …et en italien encore ! » l.2925). Il raconte qu’étant jeune, il croyait encore a quelque chose, à l’amour, a toutes ces bêtises auxquelles croit Rastignac. Il le met en garde contre la vie, l’avertit de ses propres erreurs afin qu’Eugène ne les commette pas (il utilise « nous » en parlant d’Eugène, ce qui montre qu’il s’identifie à lui) et lui donne un mode d’emploi pour « parvenir ».
Vautrin a également une vision très manichéenne du monde et il explique à Rastignac le fonctionnement de la société selon lui, il n’y a que deux partis à prendre : l’obéissance ou la révolte. Par le syllogisme, il place les bases de son argumentation pour plus tard convaincre Eugène de prendre part à son plan. Selon lui, Rastignac aime les femmes et comme les femmes aiment les ambitieux, il lui faudra donc être ambitieux. Il porte un avis cynique sur ce milieu hostile régi par la loi du plus fort, du plus présomptueux.
Il parvient ensuite au cœur du sujet, là où il voulait en venir depuis le début, quand il a pris Rastignac à part et l’a entrainé sous les tilleuls du jardin : la proposition de son plan machiavélique . Rastignac désire avoir des relations dans le monde, se faire un nom et fréquenter de belles femmes ? Pour cela il aura besoin de beaucoup d’argent. Il