Analyse Discours Schuman 1950
Après six années de guerre mondiale, les pays européens sont exsangues, souvent les ressources y sont rationnées.
Alors qu'on découvre l'ampleur des crimes nazis dans les camps d'Europe centrale et orientale, plusieurs initiatives sont lancées afin d'instaurer une paix durable. Dès la fin de la guerre, l'Allemagne est désarmée, son territoire est temporairement administré par les vainqueurs. Par ailleurs, la trop peu efficace Société des nations (SDN) cède la place à l'Organisation des nations unies (ONU), au fonctionnement plus contraignant.
Malgré cela, des dissensions profondes apparaissent entre Occidentaux et Soviétiques. Le monde se divise rapidement de part et d'autre de ce que le Premier ministre britannique Churchill appelle un « rideau de fer » en 1946 : à l'est de celui-ci se trouvent l'Union soviétique et ses républiques sœurs, à l'ouest les Etats-Unis et les pays d'Europe occidentale.
Dans ce monde bipolaire, comment la vieille Europe, grande perdante de la guerre, peut-elle exister autrement que dans le giron des Etats-Unis ? Alors qu'elle doit panser les plaies du conflit qui s'achève, que peut-elle faire pour éviter que l'escalade militaire ne recommence une nouvelle fois ?
La réponse, c'est un homme politique français qui la suggère. Le 9 mai 1950, Robert Schuman, alors ministre des Affaires étrangères, prononce un discours à Paris où il plaide pour une fédération européenne ayant deux axes principaux : le rapprochement de la France et de l'Allemagne et la mutualisation de certaines ressources économiques.
Un homme : la synthèse Schuman
Né allemand à la fin du XIXe siècle, Robert Schuman a connu la Première guerre mondiale comme soldat du Deuxième Reich, avant de devenir français en 1918, en même temps que sa Lorraine natale. Lors du second conflit mondial, il est fait prisonnier un temps par les nazis. Témoin privilégié des affrontements successifs entre