Analyse des elégies de ronsard
La poésie lyrique s’impose au XVIème siècle avec quelques formes codifiés telles que l’élégie dépeignant le sentiment de tristesse du poète. Ronsard nous offre ici un poème en alexandrin d’où l’on peut dégager trois parties. Premièrement, la petite mort subie par le poète , deuxièmement, la pseudo-résurrection et enfin, Ronsard nous offre une sorte de leçon à son expérience.
Certes, on peut dégager une première partie dans ce poème de Ronsard qui correspondrait à la petite mort du poète ; c’est-à-dire à cet état d’engourdissement dans lequel il se trouve après l’orgasme.
Le premier vers inclut « sans » par quatre fois se qui exprime avec insistance l‘absence. De plus, placé devant « ame », « esprit », « pouls », et « haleine » - rappelant des éléments vitaux du corps humain - il semblerait que Ronsard décrive ici son propre corps mort. L’atmosphère qui s’en dégage parait plutôt funèbre voire glauque. D’ailleurs au vers 2, il réitère l’opération puisqu’il recommence avec la gradation « ny tendon, ny artère, ni veine, ». Aussi, les périphrases désignant les Enfers « ce royaume funeste » et « Royaume que Pluton pour partage a voulu » contribuent à renforcer le climat macabre déjà établit. Enfin, la référence à Charon, « nocher des Enfers », celui qui faisait passer les âmes des morts d’une rive à l’autre du Styx, appuie sur la connotation mortuaire de ce poème.
A partir du vers 3, on comprend , tout compte fait, que Ronsard ne décrit pas sa propre mort mais qu’il exprime ses sentiments pendant la « petite mort ». En fait, l’oxymore « du combat amoureux » évoque l’acte sexuel mêlé à une violence relative étant donné que le terme « combat » relève du champ lexical de la guerre. Ce poème étant en alexandrin, on peut facilement remarquer des homophonies à la césure du vers couplée aux rimes fianles tels qu’aux vers 5 et 6, par exemple :« Mes oreilles tintaient, et ma langue seichée /
Estoit à mon palais de chaleur attachée ».