analyse de pratique professionnelle
Mme D, 93 ans, atteinte de troubles cognitifs, vivait seule à domicile avec de nombreuses aides. Lors d’une nième chute à son domicile, elle s’est fracturée la branche ilio pubienne droite ainsi que la tête humérale droite. Elle est transférée dans l’établissement dans le cadre d’un projet de kinésithérapie de rééducation. Nous sommes le 5 Novembre, Mme D vient d’arriver, je suis tout de suite sensible à son agitation et ses gémissements. Je décide de lui tenir la main. Dans la chambre, tout le monde s’affaire à remplir les documents d’entrée. « Démence »… « Position vicieuse » ... plusieurs termes sont lancés que je ne comprends qu’à moitié, en réalité je n’écoute pas vraiment…« Mme D, dites-moi ? Vous avez mal ? » Le médecin rit de ma question : « Anaïs, voyons, elle est démente cette dame… ». L’infirmière me tend une grille DOLOPLUS que nous commençons à remplir mais rapidement se pose le problème du manque d’informations : le dossier ne fait pas état d’une évaluation précédente, la communication avec la patiente ne nous mène nulle part. L’infirmière quitte la chambre, moi je reste là quelques instants, les bras ballants, regardant le médecin ausculter Mme D: je me sens totalement impuissante.
Troublée par le comportement de Mme D, je me demande quel est le rôle infirmier dans le cadre d’une suspicion de douleur chez un patient ? (UE 2.3) Le code de la santé publique précise : Les soins infirmiers [...] ont pour objet [...] de participer à la prévention, à l'évaluation et au soulagement de la douleur ». Art R.4311-5 alinéa 19 « Dans le cadre de son rôle