Analyse de le visiteur d'éric-émmanuel schmitt
Le thème principal de ce texte est la religion et plus particulièrement l'existence de Dieu. La religion est un thème que l'on retrouve dans d'autres œuvres d'Éric-Emmanuel Schmitt comme L'Évangile selon Pilate. C'est donc un thème cher à l'auteur. Ainsi, quand on l'interroge sur le choix d'aborder la religion il répond : « Ce n'est pas la toute puissance de Dieu qui m'intéresse mais plutôt son impuissance : Dieu a mal à cette humanité qui choisit le Mal au lieu du Bien. » En fait, le récit nous fait nous interroger sur Dieu mais aussi sur l'homme. Rien n'est fait pour nous imposer l'existence de Dieu, d'ailleurs Freud lui-même n'est pas convaincu à la fin. Le doute qui persiste sur l'identité du visiteur est une porte ouverte à l'interprétation de chacun, c'est une volonté de l'auteur et là est toute la force du récit. Ce doute est permis grâce à un flou qui entoure le personnage. On ne sait rien de lui, il a une attitude mystérieuse puisqu'il se cache. De plus, la scène se déroule dans le passé et le personnage parle de ce que l'auteur sait de l'Histoire de la fin du XXe siècle. Ce qui rend l'inconnu plus crédible au yeux de Freud et des spectateurs. Car comment, en étant un contemporain de Freud, pourrait-il savoir tout cela ?
L'autre force du récit est qu'il donne à tous les moyens de s'exprimer à travers les propos des personnages. Ainsi, les athées peuvent exprimer leur frustration et leur détresse face au monde, les chrétiens y voient un texte pascalien sur le Dieu caché, enfin, les juifs y voient une méditation hassidique.
Dans le récit, on trouve un mélange des registres. Ainsi, le tragique s'impose par le contexte global de l'action. Anna décrit des scènes de violence à l'encontre des juifs de manière assez crue. Mais cela n'empêche pas les traits d'ironie et d'humour qui ponctuent quelques phrases éparpillées dans le texte comme quand Anna se moque du nazi ou quand Freud évoque la vieillesse comme une maladie qui touche