Analyse de document : ulysse et les sirènes john william waterhouse (1891)
Le tableau Ulysse et les sirènes peint par J.W. Waterhouse en 1891 nous présente une épopée du héros grec pendant son voyage pour retourner à Ithaque après la guerre de Troie. En effet, Ulysse, qui sait qu´il doit passer près de l´île des sirènes, va être mis en garde par Circé et utilisera une ruse pour sauver son navire. Il va placer des bouchons de cire dans les oreilles de ses marins pour qu´ils n'entendent pas l´appel des sirènes car leur chant est envoûtant et entraîne les navigateurs imprudents vers une mort certaine. En revanche, pour satisfaire sa curiosité, Ulysse va écouter le chant des sirènes en étant attaché au mât. Dans l’Odyssée, il est dit que les sirènes peuvent effacer la mémoire et qu'elles attirent les hommes en promettant, au travers de leurs chants clairs et envoûtants, de leurs transmettre connaissances et joie (elles sont omniscientes). Emplumés jusqu’au cou, ces volatiles sont dépourvus de toute sexualité et sont des créatures cérébrales qui n'agissent que par le discours, contrairement à l'image que nous en avons aujourd'hui. Leur tactique consiste à faire perdre l’esprit aux rameurs pour qu’ils lâchent leurs instruments, dans l’espoir que le bateau, devenu ingouvernable, s'écrase contre les falaises.
L'interprétation du tableau
J.W. Waterhouse en peignant ce tableau s'éloigne de la représentation d'Homère. Loin de se passer sous les feux de Midi, la scène est baignée dans l'obscurité : l’artiste veut ici nous faire comprendre que le bateau se trouve physiquement à deux doigts d’une falaise, et métaphoriquement dans l’obscurité d'une épreuve difficile. Seul l'endroit d’où il vient (au fond à gauche) est éclairé par les derniers rayons du soleil. Par ailleurs, au lieu d’être pliée, la voile est gonflée par le vent qui souffle dans le bon sens, ce qui rend insensé l’effort des rameurs. On pourrait voir ici la réalisation mécanique d'une activité, ce qui