Analyse commentée du mythe du minotaure
par Emmanuèle CAIRE,
Maître de Conférences de Langue et Littérature Grecques, Aix-Marseille I
Sur ce thème, Hésiode est évidemment incontournable ! Pour la Théogonie, on peut utiliser la traduction d’Annie Bonnafé (collection Rivages Poche), qui est plus moderne et plus « amusante » que celle de Paul Mazon dans la CUF, et qui présente des choix de traduction intéressants, même s’ils sont parfois discutables. Les textes d’Hésiode figurent parmi les plus anciens textes conservés ; ils ne sont guère moins anciens qu’Homère. Les deux œuvres d’Hésiode les plus connues sont Les Travaux et les Jours et la Théogonie. Le sujet de la Théogonie est indiqué en partie par le titre : il s’agit de la « Naissance des dieux », mais aussi de la « Généalogie des dieux » et encore de la « Genèse des dieux » en même temps que de la « Genèse du Monde », ces deux « Genèses » étant étroitement liées. Dans le long prologue de la Théogonie, Hésiode raconte de quelle manière il a eu connaissance des faits qu’il va raconter : ce sont les Muses qui les lui ont enseignés, alors qu’il gardait son troupeau : avec l’autorisation de Zeus, elles lui racontent la naissance des dieux. Le récit des Muses commence au vers 116. Le récit se fait dans un ordre chronologique. Il débute par une « cosmogonie », mythe de la naissance du monde, mais aussi récit de conflits de « successions ».
Analyse du texte d’Hésiode
[ Note : Dans la traduction (photocopie), les mots en italiques ne figurent pas dans le texte d’Hésiode : ce sont des tentatives d’explications des mots grecs par Annie Bonnafé. ]
I
Dans un premier temps, Hésiode présente le surgissement de la triade originelle : Chaos, Gaia, Éros, les trois puissances fondamentales (Gaia est accompagnée du Tartare, mais le vers 119 est peut-être une interpolation). Ce texte pose un problème : celui du surgissement de Chaos (vers 116). La traductrice écrit « naquit », mais le texte