Dans la religion chrétienne, la fin des temps se caractérise par le Jugement Dernier ; dont la représentation faite du purgatoire va peu à peu s’infernaliser ; les tourments que le chrétien y subit ne sont pas toujours discernables de ceux de l’Enfer. C’est ce que Giotto di Bondone décide d’immortaliser en peignant cette immense fresque de l’église de l’Arena, à Padoue. Datant de 1306, période des grandes cathédrales, où l’Eglise est florissante, l’œuvre est réalisée sur commande d’un banquier padouan. De par ses 10 mètres de large et sa signification religieuse, celle ci ne peut que surprendre ses visiteurs.
Les chrétiens du Moyen Age sont hantés par la vie dans l’au-delà ; ils espèrent après leur vie pouvoir profiter des délices du Paradis. Mais Dieu est représenté comme un juge sévère qui ne laissera entrer au Paradis que les meilleurs des chrétiens. A sa mort, le chrétien rend compte devant Dieu de ses péchés ou de ses bonnes actions. Pesés sur les plateaux de la balance de Saint Michel, les péchés du mauvais chrétien le conduiront en enfer. Les peintres chrétiens ont représenté l’Enfer dans de nombreuses fresques ou tableaux dont la terreur qu’ils cherchent à provoquer a pour but d’inciter le chrétien à mener une vie exemplaire et promouvoir ainsi le Paradis.
C’est sur la droite de la fresque que se trouve le tourbillon des damnés qui sont précipités dans l'enfer. En position centrale et dominante nous retrouvons Satan, ou du moins un des ses disciples. Se retrouve amassé autour de lui une humanité diminuée, non seulement quant aux proportions réduites, mais aussi parce que comiquement ridicule à cause de tous les tourments auxquels elle est soumise par les troupes des diables, on les retrouve également croulants et écrasés sous les pieds de la créature. Ce fourmillement de damnés mis au pilori et exposés à la risée de ceux qui les regardent brouille légèrement la compréhension globale de l’œuvre. Des couleurs volontairement sombres sont utilisées sur