Amour et barbelés
Avec cette photo, Robert Doisneau nous présente une image éternelle de l’amour en face des tra- gédies et des souffrances. Doisneau aimait les optiques de la vie ordinaire et y trouvait la beauté. Au lieu de chercher un instant décisif, une combinaison de structure et action qu’il faut chasser, Doisneau s’appelait un « pêcheur des images ». Ses photographies créent des récits sujets à inter- prétation. Il ne préférait prendre ni la violence ni la haine ni la pauvreté en photo. Donc quand il est resté à Paris pendant l’occupation de 1940 à 1944, il a choisi de photographier les citoyens de Paris. Ainsi L’amour sous l’occupation est sans doute une photo de la période de l’occupation, ce- pendant son sujet n’est pas l’oppression du peuple français mais comment ils se sont débrouillés sous l’occupation.
La composition d’éclairage, structure, et couleur suggère un récit sur le couple dans la photo : leur lutte présente, leur futur indistinct, et les événements qui les ballottent. Au premier plan, on trouve une barricade de fil de fer barbelé qui est la seule indication de la guerre du monde exté- rieur de la photo, elle rappelle l’horreur des camps de concentration et de la guerre de tranchées. Derrière la barricade il y a un chemin long et large, qui aboutit à un immeuble indistinct. La géo- métrie de la photo attire l’œil jusqu’à la fin du chemin. On peut imaginer que le chemin est une métphore visant à représenter le futur qui était alors incertain, le temps qui passe. La scène est manifestement parisienne, puisqu’elle se trouve dans le célèbre jardin des Tuileries.
Comme la photo est en noir et blanc, ce triangle de ciel apparaît presque blanc, ceci renforce l’ap- parence d’une photo ouverte et lumineuse. Le ciel est la seule source de lumière dans la photo, la photo est donc très claire et d’une