Ambiguite dans le fantastique
La littérature fantastique – faire voir une apparence, créer une illusion – est caractérisée par l'irruption d'un phénomène inexplicable dans le monde réel. C'est le genre de l'incertitude, l'ambiguïté, l'hésitation, l'entre-deux dans lequel se trouve le lecteur lorsqu'il s'agit d'interpréter les faits qui font la spécificité du genre fantastique. Dans la littérature fantastique, le rationnel est dépassé, et les esprits cartésiens ne sont pas à l'aise ; c'est une autre "réalité" qui s'impose, celle du Diable et du Bon Dieu, des revenants, des voyages métaphysiques et de toute une mythologie. C'est la mise en scène de l'étonnante et effrayante irruption du surnaturel dans le quotidien. Il y a une transgression de lois naturelles par l’intrusion d’éléments surnaturels qui provoquent chez le lecteur un doute, une incertitude et un malaise.
Définition de Todorov : "Le fantastique, c'est l'hésitation éprouvée par un être qui ne connaît que les lois naturelles face à un événement en apparence surnaturel". Todorov réduit le fantastique a l’hésitation (mort-vivant, être-non-être, Dieu-Pagan etc.) alors qu’il serait plus correct de voir l’effet a long terme de cette hésitation, voire même d’un doute perpétuel – ce qui nous ramène a l’ambigüité présente dans le fantastique. Tous ces termes sont proches mais soulignent les différences inhérentes de la signification de ce genre littéraire. A cette ambigüité se rajoute une angoisse perpétuelle, soit chez le héros, soit chez le lecteur (si l’auteur a décidé de mettre cette stratégie narrative en place afin de provoquer cette crainte chez son lecteur).
L’ambigüité du fantastique se retrouve principalement dans le fait qu’il y a une interaction constante entre réalité et surréalité. Le héros, qui vit dans le réel, est confronté à des éléments surnaturels, tels des éléments féériques, mythologiques, ou encore des objets qui sont vivifiés, des statues parlantes etc. Une autre