AMAZONIE
Depuis une bonne décennie, les instances les plus officielles et les chercheurs les plus sérieux se penchent donc régulièrement sur la question. Depuis 2008, une bonne dizaines d'ouvrages sur le sujet auraient ainsi été publiés seulement en France. La réponse de la FAO–qui estime indispensable une augmentation de 70% de la production globale entre 2005 et 2050– fait généralement consensus.
Car il ne suffit pas de produire plus, encore faut-il que les denrées parviennent jusque dans les assiettes, autrement dit que chacun puisse les acheter. Mais aussi qu'elles ne soient pas l'objet d'un immense gâchis. Ainsi que le note Jean-François Soussana, de l'Inra, aujourd'hui, le déficit calorique lié à la sous-alimentation représente moins de 10% de la production mondiale.
Or près de 40% de la production alimentaire mondiale est perdue après récolte ou gaspillée. En outre, 40% des céréales servent à nourrir le bétail et 6,5% à produire des biocarburants. Bref, avant d'augmenter la production –et, peut-être, d'en gaspiller à nouveau 40%!– déjà faudrait-il se pencher sur d'autres problèmes: les infrastructures de stockage, de transport et de commercialisation, dans les pays les plus pauvres, par exemple. Mais aussi les modes de vie, qui via les carburants –et donc les biocarburants– et une