algerie
Introduction (non exigible telle quelle)
Ces deux documents se répondent. Chacun évoque une mémoire de la torture : celle d’abord de Louisette Ighilarhiz
(document 1), jeune militante du FLN torturée par l’armée française, qui évoque ses souvenirs en juin 2000 ; celle ensuite de
521 officiers généraux de l’armée française (document 2) ayant servi pendant la guerre d’Algérie, qui publient en septembre
2000 un manifeste pour donner leur version des faits. Nous montrerons que ces deux témoignages révèlent des mémoires parallèles de la torture pendant la guerre d’Algérie ; qui, lorsqu’elles ressurgissent en 2000, s’opposent.
Première partie (correspondant à la première partie du sujet)
D’abord, les deux témoignages révèlent des mémoires parallèles de la torture pendant la guerre d’Algérie.
- Plus de quarante ans après la signature des accords d’Evian, Louisette Ighilarhiz s’exprime sur les tortures qu’elle a subies à
Alger, au quartier général du Général Massu, en charge de la bataille d’Alger. Elle évoque la douleur physique (« le plus dur était de s’habituer à la douleur »), la douleur psychologique, l’humiliation et la sensation de vulnérabilité provoquée par sa nudité (« j’étais nue, toujours nue ») et l’arrestation de sa famille (« ils ont arrêté mes parents et presque tous mes frères et soeurs », « ils ont pendu mon petit frère de trois ans […] devant [ma mère] »). Les mots sont difficiles à trouver pour évoquer la vérité crûment, ainsi Louisette Ighilarihiz n’évoque pas clairement les viols qu’elle accuse le capitaine Graziani de lui avoir fait subir. Cependant, tous les militaires français n’étaient pas des tortionnaires violents et pervers, Ighilarhiz le reconnaît puisqu’elle distingue des donneurs d’ordre situés au plus haut (ici Massu et Bigeard), des exécutants, qui