Alexander supertramp
Quand Christopher avait douze ans, son père et lui allèrent marcher dans les montagnes lors d'une de leurs habituelles randonnées d'été. Lorsqu'ils arrivèrent aux 3 000 mètres qui les séparaient de la vallée, tous deux remarquèrent que la suite du chemin vers le sommet était dangereuse et escarpée. Walt décida alors qu'il était temps de redescendre, mais Chris ne voulait pas et protesta. Il voulait continuer et marcher jusqu'en haut de la montagne. Son père finit par le faire descendre. « S'il avait eu 14 ou 15 ans, il aurait tout simplement continué sans moi, explique Walt. Tout petit déjà, Chris était intrépide. Il ne croyait pas que le danger le concernait, on était toujours obligé de le retenir par la chemise. »1
Chris était en effet un grand sportif, troisième meilleur coureur de son État et de sa catégorie. Il adorait la course à pied, participant à des cross et s'entraînant souvent. Ainsi devient-il l'entraîneur de l'équipe de cross country au lycée. Ses camarades se souviennent sûrement encore des rudes entraînements que Chris leur faisait subir. Il les égarait dans des rues inconnues et des quartiers peu fréquentables pour que, quand ils retrouvent le chemin, ils se donnent à fond. Il était rusé et intelligent et s'en servait, pensant que la seule façon d'atteindre un but était le mental, l'esprit et la volonté.
Les aspirations de Chris pour la vie sauvage lui ont été inspirées par son grand-père, vivant à la campagne. Ils s'adoraient et ne pouvaient se séparer.
Quand il arriva à l'université, où il eut d'ailleurs d'excellentes notes, il ne se liait pas d'amitié avec les autres étudiants, rejetait souvent ses anciens camarades et ne