Albert memmi la dépendance
Tout au long de son œuvre, il nous explique les mécanismes de la dépendance. Il y a le dépendant, le pourvoyeur, et l'objet de pourvoyance qui correspondent à une triple perspective sur la dépendance et qui tout au long de la vie changent. La dépendance peut se faire avec n'importe quoi, n'importe qui, la cigarette, un chien, une femme, l'alcool, un parti politique, un club sportif... Le pourvoyeur est toujours plus ou moins idéel : construit ou imaginé par l'esprit, c'est une dépendance à un modèle qui entraîne souvent l'ambiguïté, le doute et la déception. Et cette dépendance est entre autre une affaire de croyance et de ce fait le pourvoyeur peut être imaginaire, « Nous vivons tous noter Shakespeare, à l'ombre d'un rêve et Albert Memmi ajoute : et même de plusieurs ».
Le dépendant va donc définir son pourvoyeur comme unique et irremplaçable. Tout pourvoyeur doit se préparer à répondre à une dépendance absolue, comme les artistes qui rêvent d'une œuvre parfaite. Le ressentiment est donc souvent inévitable dans la dépendance, on attend toujours plus de son pourvoyeur et on est souvent déçue. Mais pourquoi le pourvoyeur tolère-t-il cette insatiable exigence ? En l'occurrence un pourvoyeur ne choisit pas toujours de l'être même si bien souvent il accepte de l'être car il y trouve son intérêt, donner du plaisir : procure du plaisir.
Pour le dépendant, c'est un constat : « je suis fumeur ». La dépendance apparaît alors comme une contrainte, elle est l'expression d'un manque qui procure également du plaisir.
L'auteur prend alors une image significative : « La pourvoyance est une béquille,