Albert Camus "L'Etranger"
Eléments pour une introduction : Albert Camus est un grand écrivain et philosophe français du XXème siècle. Il a été journaliste militant engagé dans la Résistance Française. Sa production littéraire est très variée : il a écrit des romans, des nouvelles, des pièces de théâtre, des essais ainsi que des poèmes. La plupart de ses œuvres portent sur l’Humanisme avec la prise de conscience de l’absurdité de la condition humaine et la révolte de l’absurde. En 1942, paraissent L’Etranger ainsi que Le mythe de Sisyphe, un essai pour exprimer la même philosophie, que Camus appelle l'absurde. Il s'agit d'évoquer le sentiment de déréliction que ressent l'homme face à l'indifférence du monde qui l'entoure. Caligula et Le Malentendu sont représentés au théâtre en 1944 et approfondissent la même réflexion. Avec La Peste en 1947 Camus modifie la réaction de ses personnages face à l'absurdité du monde et et promeut l'action, l'entraide entre hommes dans la révolte. Il a reçu le prix Nobel de littérature.
1 Un engrenage tragique : Des forces dépassent le personnage dépossédé de sa volonté.
Un retour en arrière semble possible dans les pensées imaginaires et virtuelles du personnage. Il veut faire un « demi-tour » (l.1) en insistant sur le « demi » accompagné d’une négation restrictive « ne … que » et d’un conditionnel d’éventualité « serait » dans la même ligne. L’effet crée est qu’il y a un retour en arrière possible et que c’est un effort minimal. Cependant, cette hypothèse reste virtuelle. C’est un personnage velléitaire, il a la volonté de faire mais n'agit pas.
Un engrenage se met en place : Le personnage semble dépossédé de sa volonté. Le mot « pas » apparait 4 fois dans le texte (lignes 2 et 10), insistant fortement sur le très court déplacement qui aura des conséquences terribles. La répétition s’enchaine avec le rythme ternaire à la ligne 10, qui met en valeur le mot « pas ». Le personnage parcourt une très